La prothèse totale de hanche est une intervention chirurgicale de pratique de plus en plus courante du fait du vieillissement de la population associé à une demande fonctionnelle croissante. Une malposition de la prothèse de hanche ou une mobilisation secondaire des implants peut provoquer un syndrome douloureux, une instabilité articulaire voire une luxation de prothèse de hanche. Au bout de 15-20 ans, les implants constituant la prothèse de hanche se dégradent puis se désolidarisent des os dans lesquels ils ont été implantés : c’est le descellement de prothèse de hanche. Celle-ci entraîne brutalement une perte de fonction articulaire avec impossibilité de tenir debout et marcher.
L’instabilité de prothèse de hanche apparaît le plus souvent lorsque les implants prothétiques sont mal positionnés dans le fémur ou la cavité cotyloïdienne du bassin. Elle peut révéler également une infection aiguë de prothèse de hanche. Enfin, elle peut apparaître plusieurs années après l’intervention initiale lorsque le couple de frottement de l’articulation prothétique s’est dégradé.
Le descellement des implants prothétiques apparaît de manière inéluctable entre 15 à 20 ans après l’intervention initiale. Il est lié à l’usure osseuse en contact avec les surfaces prothétiques rendant peu à peu les implants mobiles. Il est d’autant plus précoce que la prothèse de hanche présente une malposition initiale. Il peut faire suite à une infection chronique de prothèse de hanche qui accélère la dégradation osseuse au contact des implants infectés.
L’instabilité et le descellement de prothèse de hanche peuvent apparaître de manière insidieuse plusieurs années après l’intervention initiale. Des douleurs de hanche, de cuisse, ou en regard de la cicatrice opératoire associés à des sensations de blocage, ressaut voire corps étranger dans l’articulation peuvent se manifester. Les mobilités articulaires peuvent être diminuées. Il apparaît progressivement des difficultés à la station debout et à la marche puis une boiterie, nécessitant l’utilisation de cannes béquilles, qui avaient été mises de côté depuis l’intervention initiale.
Lorsque l’instabilité prothétique est avancée, la prothèse de hanche peut se déboîter lors d’un mouvement ample de hanche vers l’intérieur ou l’extérieur de l’articulation : c’est la luxation de prothèse de hanche. Une impotence fonctionnelle brutale avec impossibilité de tenir debout et se déplacer apparaît et demeure tant que la prothèse de hanche est luxée.
Une rougeur cicatricielle, un écoulement cicatriciel, un gonflement articulaire associés à une fièvre et une altération de l’état général sont autant de signes devant faire évoquer une infection de prothèse de hanche.
L’instabilité et la luxation de prothèse de hanche sont confirmées par des radiographies de hanche mettant en évidence une vacuité de la cavité articulaire prothétique associée à la présence de la tête fémorale prothétique en dehors de l’articulation. Le scanner de hanche permet de préciser l’importance du descellement des implants, de rechercher une malposition prothétique, et de révéler un abcès ou une collection liquidienne anormale au contact des implants, en lien avec une infection prothétique.
L’infection de prothèse de hanche est confirmée par l’analyse microbiologique du liquide articulaire prélevé par ponction de hanche.
La luxation de prothèse hanche nécessite une prise en charge urgente afin de replacer la prothèse de hanche dans la cavité articulaire prothétique. Ceci se fait au décours d’une manœuvre de traction sur le membre inférieur réalisée sous sédation légère au bloc opératoire.
Lorsque plusieurs épisodes de luxation prothétique se répètent, qu’une instabilité prothétique existe, ou encore qu’un descellement prothétique est confirmé, il est nécessaire d’envisager un traitement chirurgical de révision prothétique. Celui-ci consiste à retirer tout ou partie des anciens implants mal positionnés ou usés et de reposer une nouvelle prothèse de hanche.
L’infection de prothèse de hanche requiert un protocole thérapeutique spécifique associant un traitement chirurgical de lavage articulaire et parfois, changement des implants prothétiques, et un traitement antibiotique prolongé pendant plusieurs semaines à plusieurs mois.