La ligamentoplastie du ligament croisé antérieur est une intervention chirurgicale réalisée sous arthroscopie consistant à reconstruire le ligament croisé antérieur à la suite de sa rupture. Elle vise à remplacer le ligament déficient par une greffe ligamentaire, prélevée au dépend d’un tissu de voisinage, le plus souvent les tendons ischio-jambiers.
La ligamentoplastie du ligament croisé antérieur consiste à remplacer le ligament croisé antérieur rompu par une greffe prélevée à partir des tendons ischio-jambiers, du tendon rotulien ou du tendon quadricipital de la cuisse.
L’arthroscopie est une technique chirurgicale mini-invasive qui permet d’accéder au sein de l’articulation par des petites incisions cutanées dans lesquelles sont insérées un optique relié à une caméra et des mini-instruments dédiés. Cette technique n’endommage pas les muscles périarticulaires et respecte les structures anatomiques environnantes. L’arthroscopie permet de faire un bilan complet des lésions cartilagineuses et méniscales associées fréquemment à la rupture du ligament croisé antérieur et ainsi, de les traiter de manière concomitante.
Les muscles ischio-jambiers constituent le galbe postérieur de la cuisse et assurent la flexion du genou. Certains, dont le muscle demi-tendineux, s’insèrent sur la face interne du tibia par l’intermédiaire d’une zone appelée « patte d’oie ». Le muscle droit interne s’insère également sur cette zone. Au cours de l’intervention, les tendons de ces muscles sont prélevés puis repliés en plusieurs brins afin d’obtenir une greffe de longueur et de diamètre adéquats. Il s’agit de la technique DIDT. Lorsque cela est possible, le demi-tendineux seul est prélevé et replié en 4 brins : c’est la technique DT4. Lorsque le ligament antérolatéral du genou est rompu et qu’une forte instabilité du genou en rotation apparaît, ce dernier est reconstruit dans la même greffe préparée de manière différente : il s’agit du DT3DI2.
Dans de rares cas, une partie du tendon rotulien est prélevée en guise de greffe ligamentaire : c’est la technique dite de Kenneth-Jones. Parfois, une partie du tendon quadricipital peut être également utilisée. Ces dernières techniques sont particulièrement employées en cas de révision de ligamentoplastie de ligament croisé antérieur lorsque les tendons de la patte d’oie ont été utilisés au cours de l’intervention initiale.
Lorsque le tendon droit interne n’est plus disponible et que le ligament antérolatéral du genou doit être reconstruit, une bandelette du fascia lata peut être prélevée sur le versant externe de la cuisse : c’est la technique dite de Lemaire.
Une fois la greffe ligamentaire préparée au cours de l’intervention, des tunnels osseux de diamètre et de longueur adaptés à la greffe, sont forés à l’aide de mèches spécifiques au niveau des zones d’implantation natives du ligament croisé antérieur. La greffe ligamentaire est alors introduite sous contrôle arthroscopique à l’intérieur du genou au travers des tunnels osseux tibial et fémoral.
Après mise en tension adéquate, la greffe ligamentaire est fixée dans les tunnels osseux à l’aide de dispositifs spécifiques tels que des vis ou des boutons de fixation.
Durant l’intervention, des gestes de réparation méniscale, cartilagineuse ou ligamentaire sont réalisés en fonction des lésions constatées sous arthroscopie.
Dans certains cas spécifiques de rupture du ligament croisé antérieur accompagnée d’arthrose évoluée du genou localisée sur le compartiment fémoro-tibial interne, une ostéotomie tibiale de valgisation voire une arthroplastie unicompartimentale interne peut être réalisée durant la même intervention.
Cette intervention chirurgicale dure entre 30 minutes et 1 heure selon les gestes associés et a lieu au cours d’un séjour ambulatoire en clinique.
Au cours de la ligamentoplastie du ligament croisé antérieur, le ligament rompu est remplacé par un tissu de voisinage, le plus souvent prélevé au dépend des tendons ischio-jambiers de la cuisse.
La greffe tendineuse va progressivement se transformer en ligament au cours d’un processus dit de ligamentisation durant trois mois. Pendant cette phase, la greffe est plus fragile à l’étirement.
Après l’opération, des soins de cicatrice sont réalisés pendant 3 semaines. Il est nécessaire de porter une attelle d’immobilisation du genou en extension durant quelques jours jusqu’à ce que le genou retrouve un verrouillage complet du muscle quadriceps. Des médicaments contre la douleur sont administrés pendant les premières semaines suivant l’intervention.
Des soins de rééducation débutent quelques jours après l’opération dans un centre de kinésithérapie afin de récupérer progressivement les mobilités articulaires en flexion et en extension. Par la suite, des exercices plus complexes sont proposés afin de renforcer la masse musculaire et de travailler l’équilibre du genou. La rééducation suit un protocole spécifique limitant en particulier certains exercices durant la ligamentisation de la greffe.
Le sport est repris progressivement en privilégiant les sports dits « en ligne » dans un premier temps. Les sports dit « pivot » ne sont repris qu’à partir de 9 à 12 mois de l’intervention chirurgicale, après la réalisation d’un bilan isocinétique des muscles quadriceps et ischio-jambiers du genou.