L’arthrose du genou dite gonarthrose, correspond à l’usure progressive du cartilage de l’articulation du genou. L’articulation du genou est composée de 3 articulations, l’articulation fémoro-patellaire entre le fémur et la rotule, l’articulation fémoro-tibiale interne et l’articulation fémoro-tibiale externe, entre le fémur et respectivement, le plateau tibial interne et le plateau tibial externe.
L’arthrose du genou apparaît le plus souvent lentement sur plusieurs années. Selon les compartiments articulaires touchés, l’arthrose du genou est qualifiée d’uni-, bi-, voire tricompartimentale. Les lésions cartilagineuses provoquées par l’arthrose du genou sont irréversibles et entraînent de manière inéluctable une diminution de la fonction de l’articulation du genou et des douleurs articulaires.
L’arthrose du genou est causée par un excès de pression sur le cartilage qui se rompt progressivement. Dans sa forme primitive, elle est due au vieillissement de l’articulation et des structures stabilisatrices du genou telles que les ménisques et les ligaments constituant le pivot central du genou, le ligament croisé antérieur et le ligament croisé postérieur. La surcharge pondérale est un facteur de risque majeur d’arthrose du genou.
Les désaxations des membres inférieurs de type genu varum (genoux arqués) ou genu valgum (genoux en x) sont des facteurs aggravants d’arthrose du genou. Toute lésion méniscale, ligamentaire ou cartilagineuse du genou, peut entraîner une arthrose du genou secondaire.
Dans de rares cas, une nécrose osseuse des condyles fémoraux, parties du fémur s’articulant avec le tibia, est une cause d’arthrose de genou secondaire.
L’arthrose du genou se manifeste par une douleur du genou d’apparition progressive. Le rythme des douleurs est tantôt « mécanique » lorsqu’elles sont provoquées par l’appui, les efforts et la marche, tantôt « inflammatoire », non lié aux mouvements, avec des manifestations nocturnes lors des poussées de la maladie.
L’arthrose du genou entraîne une gêne à la marche en terrain plat, à la montée ou la descente des escaliers. Avec le temps, l’articulation devient raide et le périmètre de marche se réduit, les déplacements nécessitant alors l’utilisation de cannes béquilles. L’arthrose de genou peut également se manifester par des blocages du genou voire une sensation de dérangement articulaire (frottement, craquement et claquement dans l’articulation).
L’arthrose du genou se manifeste par un ensemble de signes visibles lors de l’examen clinique du genou douloureux. Il est souvent gonflé, en particulier lors des poussées d’arthrose du genou : il s’agit de l’épanchement synovial de liquide articulaire. Lorsque que celui-ci est volumineux, il peut entraîner l’apparition d’un kyste en arrière du genou : le kyste poplité. Entre les poussées d’arthrose du genou, les mobilités de l’articulation sont diminuées avec l’apparition d’un flessum ou limitation de l’extension complète du genou, et d’une raideur en flexion du genou.
Les radiographies du genou debout, dites « en charge », et en position semi-fléchies, dites « en schuss » permettent de confirmer l’arthrose du genou et de caractériser sa sévérité. Elles révèlent un pincement articulaire entre le fémur et le tibia sur le versant interne ou externe de l’articulation. Le cliché radiographique de la rotule dit « défilé fémoro-patellaire » permet de caractériser l’arthrose de la rotule.
Le cliché radiographique entier des membres inférieurs en position debout dit « télémétrie » est indispensable au diagnostic d’une désaxation des genoux, en genu varum (genoux arqués) ou en genu valgum (genoux en x). L’IRM du genou permet de faire un bilan des lésions méniscales et ligamentaires associées, et de rechercher une cause sous-jacente telle qu’une ostéonécrose condylienne.
Le traitement de l’arthrose du genou consiste en première intention à soulager les symptômes douloureux lors des poussées d’arthrose, par la prise de médicaments antalgiques et anti-inflammatoires. Une immobilisation du genou par attelle en extension peut être portée pour une courte durée. En cas de surpoids et de sédentarité, il est conseillé d’adopter une hygiène de vie et alimentaire saines, de perdre du poids et de pratiquer une activité physique régulière. Des soins de rééducation sont prodigués afin d’entretenir la tonicité musculaire et d’assouplir les mobilités articulaires du genou.
Des injections articulaires de corticoïdes peuvent être réalisées en cas de poussée arthrosique afin de diminuer le gonflement articulaire. Des injections articulaires d’acide hyaluronique et de plasma riche en plaquettes (PRP) peuvent aussi être réalisées afin de réduire la dégradation du cartilage du genou et d’entretenir la production d’un liquide articulaire de bonne qualité.
En cas d’échec du traitement fonctionnel de l’arthrose du genou, il est nécessaire d’envisager un traitement chirurgical. Celui-ci peut être soit conservateur, dans le but de corriger la désaxation du membre inférieur concerné sans remplacer les surfaces articulaires endommagées : il s’agit de l’ostéotomie correctrice du genou. Il s’agit soit d’une ostéotomie tibiale de valgisation en cas de déformation en genu varum (genou arqué), soit d’une ostéotomie fémorale de varisation en cas de genu valgum (genou en x). Lorsque l’arthrose du genou est trop évoluée, il est nécessaire d’envisager un remplacement articulaire par une prothèse de genou. En cas d’arthrose de genou uni- ou tricompartimentale, l’intervention chirurgicale consiste en une arthroplastie unicompartimentale ou totale de genou.