La chondropathie du genou correspond à l’atteinte du cartilage du genou. Toutes les extrémités osseuses composant les articulations sont recouvertes de cartilage afin de permettre la mobilisation des segments de membre entre eux. Le cartilage est un tissu non vascularisé, qui ne se régénère pas. Il est recouvert de liquide articulaire sécrété par la membrane articulaire appelée synoviale. Celui-ci fait office de lubrifiant permettant aux surfaces cartilagineuses de se déplacer les unes contre les autres. Lorsque le cartilage est dégénérescent, un frottement anormal se produit au sein de l’articulation ce qui engendre une réaction inflammatoire. La membrane synoviale produit du liquide articulaire en excès ce qui aboutit à un gonflement douloureux.
La chondropathie du genou touche soit l’articulation fémoro-patellaire, relative à la rotule, soit les articulations entre le fémur et le tibia. Elle est fréquente chez les sportifs et revêt différents tableaux selon l’étendue et la profondeur du cartilage atteint.
La chondropathie du genou apparaît de manière inéluctable avec l’âge puisque le cartilage ne se renouvelle pas. Elle apparaît plus rapidement chez les sportifs et les travailleurs sollicitant les genoux tels que les footballeurs ou les carreleurs. Le genou étant une des principales articulations portantes, le surpoids est un facteur de risque majeur.
Certaines désaxations ou malformations du genou favorisent l’apparition d’une chondropathie du genou. Les entorses du genou telles que la rupture du ligament croisé antérieur entraînent également une instabilité puis une chondropathie du genou.
Le tabac, certains désordres nutritionnels et la mauvaise hydratation sont autant de facteurs aggravant une chondropathie du genou.
La chondropathie du genou est d’autant plus douloureuse et invalidante qu’elle est évoluée. Au début de la maladie, elle n’est parfois pas ressentie par le patient et peut être révélée à l’occasion d’examens faits à titre systématique dans un autre contexte. La chondropathie de la rotule se manifeste en particulier en position assise et à la descente des escaliers alors que la chondropathie fémoro-tibiale entraîne plus souvent des douleurs à la montée des escaliers. Elle est rythmée tout d’abord par les activités sportives puis apparaît par la suite en dehors de la pratique sportive. Lorsqu’elle est évoluée, elle peut se manifester par un gonflement articulaire, un blocage du genou, voire une sensation d’instabilité permanente.
La chondropathie du genou est évoquée au cours de l’examen clinique du patient puis confirmée par la réalisation de radiographies du genou en charge. Celles-ci révèlent des pincements articulaires, reflets directs de la perte d’épaisseur du cartilage du genou. Un arthroscanner de genou est pratiqué afin de déterminer la localisation précise, l’étendue et la profondeur des lésions cartilagineuses.
La chondropathie du genou relève dans un premier temps d’un traitement médical. Il consiste à un repos sportif ou une éviction des sports ou gestes sportifs à risque, et ce, jusqu’à cicatrisation des lésions cartilagineuses. Des règles hygiéno-diététiques telles que la perte de poids, l’équilibre alimentaire, l’hydratation et l’arrêt du tabac sont encouragées. Des séances de rééducation sont réalisées afin d’entretenir la mobilité de l’articulation, ainsi que les muscles et tendons autour du genou. Des infiltrations articulaires d’acide hyaluronique et de plasma riche en plaquettes sont proposées afin de freiner la dégradation du cartilage et d’améliorer la qualité du liquide articulaire indispensable au bon fonctionnement de l’articulation. Lorsque les symptômes persistent malgré le traitement médical bien conduit sur une période de suivi d’au moins 6 mois, une attitude chirurgicale peut être proposée. Celle-ci dépendra de l’atteinte cartilagineuse focale ou étendue.
En cas de lésion cartilagineuse unique, des gestes chirurgicaux peuvent être envisagés, allant de la stimulation de la fabrication d’un tissu de remplacement dit « fibrocartilage » par microperforations cartilagineuses, à la greffe cartilagineuse. Lorsque l’atteinte cartilagineuse est étendue et dite « en miroir », le traitement chirurgical proposé est celui de l’arthrose de genou.