CONFLIT DE HANCHE
Aussi appelé conflit fémoro-acétabulaire, le conflit de hanche correspond à un contact anormal entre le col du fémur et l’acétabulum du cotyle (schéma). La répétition des micro-traumatismes peut entraîner soit des lésions du labrum, tissu fixé à l’acétabulum et jouant le rôle de joint d’étanchéité de l’articulation, soit du cartilage de la hanche. 3 types de conflits existent : Le conflit came : présence d’une déformation fémorale entrainant une butée osseuse entre le col et la tête du fémur. Elle se manifeste lors des mouvements de flexion et rotation interne de hanche. Le conflit pince : présence d’une déformation de l’acétabulum et du labrum, entraînant un excès de couverture de la tête fémorale. Elle se manifeste lors des mouvements de flexion et abduction de hanche. Le conflit mixte : association du conflit came et du conflit pince. Plus rarement, elle peut apparaitre en quelques mois : il s’agit de la coxarthrose destructrice rapide. Le cartilage n’ayant pas les capacités de se régénérer, les lésions provoquées par l’arthrose sont irréversibles.
Causes
Le conflit de hanche est une pathologie du sujet jeune pratiquant des sports à grande amplitude articulaire de hanche tels que les sports de combat, la danse et le football.
La dysplasie de hanche peut également être un facteur favorisant.
Symptômes
Le conflit de hanche se manifeste en premier lieu par une gêne, suivie d’une douleur dans le pli de l’aine. Des sensations de dérangements articulaires à type de ressauts, blocages ou craquements lors de certains mouvements empêchent progressivement de pratiquer certains sports voire de réaliser certains gestes de la vie courante.
Diagnostic
Le conflit de hanche est reproduit lors de l’examen clinique par différentes manœuvres :
- Le test de FADRI ou test en flexion adduction et rotation interne, positif dans le conflit came,
- Le test de FABER ou test en flexion abduction et rotation externe, positif dans le conflit pince.
Les radiographies du bassin et de la hanche avec « incidence de Dunn » mettent en évidence la bosse fémorale en cause dans le conflit came. Elles permettent également de rechercher une dysplasie de hanche en réalisant une coxométrie, c’est-à-dire une mesure des angulations anatomiques de la hanche.
En cas d’anomalies suspectées sur les radiographies, la réalisation d’une tomodensitométrie avec injection de produit de contraste iodé dans l’articulation, dit arthroscanner de hanche, ou d’une IRM de hanche, confirmera les lésions du cartilage et/ou du labrum de la hanche, et en précisera la sévérité. Ces examens sont indispensables au bilan pré-opératoire du traitement chirurgical du conflit de hanche.
Traitement
En première intention, le traitement est fonctionnel et symptomatique : des médicaments antalgiques et anti-inflammatoires sont prescrits et des soins de rééducation sont réalisés afin d’assouplir l’articulation de la hanche. Un traitement local par infiltration péri-articulaire de corticoïdes peut soulager les symptômes et constitue un excellent test diagnostic. En cas d’échec, le traitement est chirurgical et consiste à corriger les déformations fémorales et/ou acétabulaires à l’origine du conflit.
L’intervention chirurgicale est réalisée sous arthroscopie, c’est-à-dire par le biais de petites incisions chirurgicales permettant d’accéder à l’intérieur de l’articulation et de réparer les lésions constatées. Lorsque le col du fémur est aplani afin de supprimer l’effet de butée, on parle de « fémoroplastie » ; lorsque l’acétabulum est régularisé pour supprimer l’effet pince, on parle d’ « acétabuloplastie ».
Dans certains cas, il peut être nécessaire d’y associer le traitement d’un facteur favorisant tel que la dysplasie de hanche, afin de prévenir le risque de récidive.