L'ostéosynthèse de la cheville
L’ostéosynthèse de la fracture de la cheville est une intervention chirurgicale qui consiste à réparer une fracture de la cheville à l’aide de matériel d’ostéosynthèse.
Dans quels
cas le chirurgien décide-t-il d’opérer ou non une fracture de la cheville ?
En quoi
consiste l’ostéosynthèse d’une fracture de la cheville ?
Quelles sont
les suites d’une ostéosynthèse d’une fracture de la cheville ?
Dans quels cas le chirurgien décide-t-il d’opérer ou non une fracture de la cheville ?
La fracture de la cheville est une fracture touchant le plus souvent le cartilage de l’articulation de la cheville. Lorsque la fracture est strictement non déplacée, le chirurgien peut opter pour la mise en place d’une immobilisation rigide sans appui sur le membre traumatisé. Cette prise en charge doit être adjointe à la réalisation régulière de radiographies de contrôle afin de rechercher tout déplacement secondaire du foyer de fracture.
Lorsque la fracture est instable du fait du nombre d’os touchés ou d’un déplacement des fragments osseux, le chirurgien doit opter pour un traitement chirurgical. En effet, le mauvais alignement du cartilage de l’articulation de la cheville dans le cas d’une fracture déplacée négligée, contribue à provoquer une arthrose de la cheville à court terme. Du fait de la forte sollicitation de la cheville dans la vie quotidienne, l’arthrose de cette articulation entraîne rapidement un handicap majeur.
En quoi consiste l’ostéosynthèse d’une fracture de la cheville ?
L’ostéosynthèse de la fracture de la cheville est une intervention chirurgicale qui consiste dans un premier temps à réaligner les fragments osseux déplacés. Cette manœuvre se fait à l’aide d’instruments chirurgicaux spécifiques appelés daviers de réduction. La fracture est dite « réduite » lorsque l’anatomie de la cheville est restituée sur les radiographies de bloc opératoire à l’amplificateur de brillance.
Dans un second temps, le foyer de fracture doit être stabilisé à l’aide de matériel d’ostéosynthèse. Lorsque la fracture de cheville concerne la malléole externe ou fibula, il s’agit le plus souvent d’une plaque métallique maintenue dans l’os par plusieurs vis. Lorsque la fracture est dite « bimalléolaire », la malléole interne ou tibia, doit être stabilisée également. Il s’agit alors le plus souvent d’une simple vis, voire de broches et cerclages métalliques lorsque le fragment est petit.
Lorsque la fracture touche la syndesmose, c’est-à-dire l’articulation unissant la fibula au tibia au-dessus de la cheville, un écart anormal entre les deux os apparaît. Celui-ci nécessite également d’être stabilisé par la mise en place d’une longue vis dite de « syndesmodèse » qui sera retirée entre 6 semaines à 3 mois après l’opération.
La réalisation d’une arthroscopie de cheville dans le même temps chirurgical est parfois nécessaire. Elle consiste à introduire une caméra et un instrument spécifique dans l’articulation par des mini-incisions. Cette procédure permet d’analyser avec précision les lésions cartilagineuses et ligamentaires de la cheville et donc, de les réparer de manière simultanée à l’ostéosynthèse.
Quelles sont les suites d’une ostéosynthèse d’une fracture de la cheville ?
Après toute ostéosynthèse d’une fracture de la cheville, une immobilisation rigide du membre opéré dans une botte est mise en place au bloc opératoire. Celle-ci doit être portée de manière stricte pendant une durée de 45 jours. L’appui sur le membre opéré est également interdit pendant cette période. Les déplacements se font à l’aide de cannes anglaises ou d’un fauteuil roulant. À la suite de cette période, une radiographie de contrôle est réalisée afin de s’assurer de la bonne consolidation de la fracture. Il est alors nécessaire de retirer l’immobilisation et de reprendre appui sur le membre opéré. Cette période de remise en charge contribue à prolonger la consolidation osseuse par un phénomène dit de « dynamisation » du foyer de fracture.
Cette phase est réalisée notamment lors de séances de rééducation. Le kinésithérapeute cible son travail sur la récupération des amplitudes articulaires et le renforcement des muscles stabilisateurs de la cheville. La marche est encouragée et réalisée sans aide.
À partir de 3 mois de l’intervention chirurgicale, certains sports sont repris progressivement.
La disparition des douleurs pendant cette phase est étroitement surveillée par le chirurgien. En cas de suspicion d’arthrose de cheville séquellaire, des examens complémentaires et des traitements spécifiques peuvent être proposés.
