La fracture de la cheville correspond à une perte de continuité osseuse d’un ou des trois os constituant l’articulation de la cheville, à savoir le tibia, la fibula et le talus. Dans la plupart des cas, la fracture a lieu sur la partie distale de l’os appelée malléole, et est donc appelée fracture malléolaire ou bimalléolaire dans le cas où les deux malléoles sont touchées. La cheville étant une articulation fortement sollicitée, la fracture de cheville est une pathologie courante. Néanmoins, elle demeure, selon le nombre d’os touchés ou bien son caractère ouvert, une pathologie grave nécessitant une prise en charge urgente. Du fait de son caractère articulaire, la fracture de cheville entraîne des lésions cartilagineuses et est ainsi pourvoyeuse d’arthrose de cheville lorsqu’elle n’est pas traitée correctement.
La fracture de la cheville survient le plus souvent dans un contexte d’accident, de chute ou de torsion. La pratique des sports à haute cinétique et la conduite de deux-roues sont fortement pourvoyeurs de fractures de cheville. Toutefois, la fracture de cheville peut également survenir à l’occasion de la pratique sportive répétée et intensive, notamment en course à pied. Il s’agit alors d’une fracture dite « de fatigue ». Également, chez la personne âgée présentant de l’ostéoporose, la fracture de cheville peut survenir à l’occasion d’un banal faux-pas en marchant.
La fracture de la cheville fait le plus souvent suite à un accident à la suite duquel apparaissent une douleur intense et un gonflement localisé. Selon la gravité de la fracture, le patient ne peut pas poser le pied au sol, ni marcher. Parfois, lorsqu’il s’agit d’une fracture de fatigue, le patient ressent simplement une douleur en regard de la cheville et peut tout de même marcher avec difficulté.
La fracture de la cheville se manifeste par un gonflement localisé à l’articulation de la cheville, et parfois une déformation articulaire. Les radiographies standards réalisées en urgence confirment la perte de continuité osseuse et qualifient la fracture de malléolaire simple, bimalléolaire, voire même trimalléolaire dans de rares cas. Des radiographies de la jambe et du pied doivent également être réalisées afin de révéler une fracture associée des os du pied ou de la partie supérieure de la fibula. Lorsque la fracture de cheville touche les surfaces articulaires de la cheville, un scanner est parfois nécessaire afin de caractériser avec précision le nombre de fragments osseux et leur déplacement, en vue d’une intervention chirurgicale d’ostéosynthèse.
La fracture de la cheville peut être traitée de manière orthopédique si les fragments osseux sont strictement non déplacés sur les radiographies réalisées à la suite de l’accident. Le traitement orthopédique de la fracture de la cheville consiste à immobiliser de manière stricte l’articulation dans une botte rigide et à éviter tout appui sur le membre fracturé pour une durée de 45 jours. La marche se fait le plus souvent à l’aide de cannes béquilles. Ce traitement nécessite une surveillance étroite par la réalisation de radiographies régulières afin de déceler un déplacement secondaire des fragments osseux nécessitant alors un traitement chirurgical.
Lorsque la fracture de cheville est déplacée, du fait du risque ultérieur d’arthrose, le traitement chirurgical est envisagé. Celui-ci consiste à réaliser une réduction de la fracture puis une ostéosynthèse de la cheville par plaque vissée. Ce traitement chirurgical est suivi d’une période d’immobilisation de la cheville sans appui sur le membre opéré pour une durée de 45 jours.
Après la période d’immobilisation de la cheville, des soins de rééducation sont réalisés dans le but de récupérer la mobilité de l’articulation et la marche en appui complet. La kinésithérapie vise à redonner en quelques séances une pleine autonomie à la marche puis à la pratique sportive.