OSTÉOSYNTHÈSE DES FRACTURES DU
COL FÉMORAL
L’ostéosynthèse du col fémoral est une intervention chirurgicale qui consiste à réparer une fracture du col du fémur à l’aide de matériel d’ostéosynthèse.
Dans quels cas le chirurgien décide-t-il de réparer une fracture ou de mettre en place une prothèse de hanche ?
L’indication chirurgicale faisant suite à une fracture du col du fémur varie selon l’âge du patient, ses antécédents médicaux et son état général, le type de fracture, sa localisation sur le col du fémur ou sur le massif trochantérien, le degré de déplacement fracturaire et le caractère stable ou instable de la fracture. Lorsque le patient est jeune et que la fracture est stable, le chirurgien favorise la mise en place d’un traitement conservateur de type ostéosynthèse. À l’inverse, lorsqu’il s’agit d’un patient âgé présentant une fracture instable, il favorise un traitement non conservateur de type arthroplastie totale de hanche afin d’autoriser une récupération fonctionnelle immédiate.
En quoi consiste une ostéosynthèse ?
L’ostéosynthèse est une intervention chirurgicale consistant à réduire la fracture, c’est-à-dire à mettre bout à bout les deux extrémités osseuses séparées par le trait de fracture. La réduction peut se faire soit par manœuvres externes, à l’aide d’une table orthopédique exerçant une traction du membre inférieur fracturé et des mouvements de rotation et d’abduction/adduction afin d’aligner les piges fracturaires. La réduction peut être complétée par voie sanglante dans les cas difficiles, à l’aide d’instruments chirurgicaux appelés daviers de réduction.
La stabilisation du foyer de fracture après sa réduction, est assurée par un matériel chirurgical spécifique adapté au type de fracture.
Trois dispositifs chirurgicaux sont couramment utilisés :
- Le clou cervico-trochantérique ou « clou gamma » : introduit par le massif trochantérien, il dispose d’un trou par lequel est mis en place une vis de gros diamètre allant se positionner dans la tête fémorale. Il convient particulièrement aux fractures pertrochanteriennes.
- La vis-plaque « DHS » : mise en place par une petite voie d’abord chirurgicale en regard du fémur, la plaque s’appuie contre la face externe du fémur et une vis de gros diamètre est introduite au travers du dispositif en direction de la tête fémorale. Elle convient particulièrement aux fractures de la base du col du fémur peu ou non déplacées.
- Le vissage multiple du col du fémur : par de petites incisions chirurgicales en regard du fémur, il consiste à mettre en place 2 ou 3 vis de gros diamètre dans la tête du fémur. Il convient particulièrement aux fractures du col du fémur non déplacées ou déplacées en valgus dites fractures stables et engrenées.
La mise en place du matériel d’ostéosynthèse est réalisée sous contrôle radioscopique afin de vérifier sa bonne position sur le fémur ainsi que le maintien des critères de réduction de la fracture durant la procédure chirurgicale.
Quelles sont les suites d’une ostéosynthèse du col du fémur ?
L’ostéosynthèse du col du fémur consiste à mettre en place un matériel chirurgical afin de stabiliser le foyer de fracture. La réduction chirurgicale est nécessaire pour restaurer l’anatomie pré-fracturaire du patient et réduire le risque d’apparition d’un cal vicieux. La stabilité du foyer de fracture est une condition indispensable au processus physiologique de consolidation osseuse.
La consolidation osseuse consiste en l’apparition du cal fibreux puis osseux qui comble progressivement le foyer de fracture après l’opération.
Cette phase nécessite la mise en décharge stricte du membre opéré jusqu’à consolidation acquise et visible sur les radiographies de contrôle postopératoires. Elle peut durer de 6 semaines à 3 mois selon la nature du montage chirurgical, du type fracturaire et de la qualité osseuse sous-jacente.
L’intervention chirurgicale peut nécessiter une hospitalisation d’un à 3 jours. Des soins de cicatrice et de pansement, ainsi qu’un traitement antalgique et anticoagulant sont administrés.
Des soins de kinésithérapie consistant en une aide aux transferts, à la verticalisation et à la marche sont mis en place tout en informant le patient de la nécessité de maintenir le membre opéré en décharge pendant 45 jours minimum.